La deuxième conférence de l’opposition s’est ouverte,
aujourd’hui mercredi à Zeralda (Alger), en présence de 300
participants, représentant des partis politiques, des syndicats,
des associations et de plusieurs personnalités indépendantes.
Abdelaziz Rahabi a indiqué, à l’ouverture des travaux, que
l’opposition a réussi à se réunir malgré « les facteurs de
dénigrement et de suspicion». Il a cité le refus des autorités de
leur donner une grande salle à Alger pour abriter cette conférence
dont la tenue constitue « une preuve que l’opposition reste unie
autour de la transition démocratique ». Des
personnalités politiques qui avaient pris part au congrès de
Mazafran en juin 2014, à l’exemple de Hamrouche, Ghozali et les
dirigeants de l’ex-Fis, ne se sont pas manifestés, ce matin, à la
Mutuelle des travailleurs de la construction où s’est déroulé la
conférence. Le FFS et le MDS ont également préféré ne pas y prendre
part. La conférence a notamment réuni les
membres de l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition
(Isco). On note aussi l’absence du président du RCD, Mohcine
Belabbas, représenté par des membres du secrétariat national du
parti. Ali Yahia Abdnour a indiqué, dans son
intervention, que le pouvoir politique qui s’est accaparé
l’indépendance de Algérie comme « un butin » n’a pas changé à ce
jour. « Les libertés sont bafouées et les juges n’obéissent pas aux
lois mais aux directives du pouvoir exécutif », a estimé le doyen
des défenseurs des droits de l’Homme. Ali Benflis,
président de Talaie El Hourryet, a dénoncé le « chantage
sécuritaire » adopté par le pouvoir en place. On cherche à faire
peur au peuple dans l’objectif de « détourner son attention » sur
l’illégitimité des institutions et la vacance du pouvoir au sommet
de l’Etat. Benflis a réaffirmé l’attachement de son parti à la
plateforme de Mazafran qui a fixé les contours du projet de la
transition démocratique. Pour sa part, le président du
MSP, Abderazzak Makri, a expliqué que la conférence de l’opposition
« ne va pas renverser l’ordre établi dans l’immédiat. Notre
objectif est de mettre la pression sur le pouvoir pour le
contraindre à accepter des élections libres ». Si le pouvoir
persiste à refuser la volonté populaire, « le pays risque de
revenir à la tragédie des années 90 », prévient le président du
MSP. Les différents intervenants ont renouvelé leur
attachement à la plateforme de mazafran qui prévoit, en substance,
de confier le pouvoir à un gouvernement de transition. Celui-ci se
chargera de l’organisation des élections et de l’élaboration d’une
nouvelle constitution. Les travaux de la conférence
devront prendre fin vers 17h.
C’est la principale annonce faite hier par Amar Ghoul,
ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de
l’Artisanat, lors d’une visite de travail et d’inspection à Alger.
Il a déclaré aussi que plus de 3000 nouveaux projets seront lancés
en 2016 au niveau national et il a délivré son message politique :
«C’est le fruit des facilitations accordées aux investisseurs
(adoption d’un document unique, étude des dossiers en une semaine,
accompagnement par les banques et la formation). Un saut qualitatif
a été opéré et c’est la preuve que c’est un secteur porteur sur
lequel compte l’Etat pour aller vers une économie nationale
diversifiée hors hydrocarbures.» Ghoul souhaite que ce secteur
contribue à 10% au PIB au lieu de 2% actuellement. Selon lui, «nous
avons un tableau de bord, une stratégie claire et des projets de
qualité adossés à une vision opérationnelle à l’horizon 2030 et une
vision prospective à l’horizon 2050». Mais il ajoute, dans son
allocution, que «le tourisme est aussi une question de culture, de
comportement et un état d’esprit» et que «le développement ne
dépend pas d’un seul secteur». Autre préoccupation : la
commercialisation de la destination Algérie. Dans ce cadre, aucun
doute, beaucoup d’efforts restent à faire. L’Algérie a
incontestablement un déficit d’image à combler. Les potentialités à
elles seules ne suffisent pas car pour espérer s’imposer, il y a
lieu de faire aussi bien, sinon mieux que de nombreux concurrents —
surtout en Méditerranée qui reçoit 30% des touristes et un tiers
des recettes du tourisme du monde — tous animés de la volonté de
bien faire et d’accaparer l’attention des touristes. Parmi les
autres annonces figure la signature d’un mémorandum d'entente entre
l'Algérie et Malte en mai prochain, basé sur cinq axes principaux,
à savoir la formation et la qualification des ressources humaines,
le développement et l'encouragement de la coopération incitant
l'investissement dans le domaine de l'hôtellerie, la gestion, la
réhabilitation et la modernisation des infrastructures hôtelières,
l'organisation et l'amélioration des voyages aériens et maritimes
communs et la commercialisation et la publicité au profit des
destinations touristiques. Deux séminaires internationaux auront
lieu, l’un en septembre sur la paix, la sécurité et le tourisme, et
l’autre sur l’analyse des données en octobre. Les statistiques sont
nécessaires pour formuler des stratégies de commercialisation,
renforcer les liens interinstitutionnels, évaluer l’efficacité des
décisions de gestion et mesurer le tourisme dans toute l’économie
nationale. Pour toute analyse, les autorités algériennes continuent
malheureusement à se baser sur les chiffres de la PAF et le nombre
de baigneurs sur les plages.