Pas d’intégration directe des 20 000 enseignants vacataires et
contractuels de l’éducation nationale. C’est à cette réponse qu’ont
eu droit les représentants du Comité des enseignants vacataires et
contractuels de l’éducation, dont une délégation a été reçue, lundi
soir, par la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit.
Les enseignants contractuels, qui marchent sur Alger depuis
dimanche pour revendiquer une «intégration directe sans concours»,
n’ont eu droit qu’à une concession minime. La ministre s’est
montrée ferme en rejetant catégoriquement toute intégration
«directe et sans concours» des enseignants contractuels, a indiqué,
hier à El Watan, Saïdi Bachir, porte-parole du Comité des
enseignants contractuels. A la place, la ministre leur a proposé de
participer au concours de recrutement qui se déroulera
prochainement, avec la promesse de prendre en compte leur
ancienneté dans le calcul des résultats. Nouria Benghebrit est
persuadée que cette proposition est «une chance» que les
enseignants devraient saisir du moment qu’elle les favorise par
rapport aux autres candidats. Les interlocuteurs de la ministre,
eux, y ont vu «une tentative de mettre fin à leur mouvement»,
ce qui n’est pas du tout de nature à ramener les protestataires à
de meilleurs sentiments. «Ce que la ministre nous a proposé est
insensé, non seulement parce que c’est loin de satisfaire notre
principale revendication, mais aussi parce qu’il n’est pas normal
de comptabiliser une notation sur l’ancienneté dans le cadre d’un
concours sur épreuve. D’où notre décision de mener notre mouvement
jusqu’au bout», objecte Achour Idir, porte-parole du Conseil des
lycées d’Algérie (CLA). Déçus par la réponse de la tutelle, les
enseignants contractuels ont décidé de poursuivre leur marche
nationale. Ils se dirigent vers Alger en empruntant la RN26. Ils
sont quelques centaines, femmes et hommes, issus de 20 wilayas, à y
prendre part. Hier, après avoir passé la nuit dans le lycée
Mohammed Haroun (ex-Hafsa) à Akbou, ils ont atteint l’agglomération
d’Allaghène vers 14h, avec l’objectif d’atteindre M’chedallah
(ex-Maillot) en fin de soirée pour y passer la nuit, apprend-on de
Achour Idir. Cette marche unique en son genre a bénéficié
d’un soutien inouï. Outre celui très fraternel et généreux des
riverains de la RN26 qui offrent eau et nourriture, plusieurs
syndicats, associations, partis politiques, APC, ONG ont apporté
leur soutien solennel au combat des enseignants vacataires. Soutien
aux marcheurs Des représentants du CLA, du Snapap, de l’Unpef et du
Cnapest marchent aux côtés des enseignants. Le député Khaled
Tazaghart accompagne aussi les protestataires depuis le début de
l’action. On note aussi, selon Achour Idir, le soutien du
Croissant-Rouge algérien et de l’Apc de Tazmalt. Le RCD qui a rendu
public, au premier jour de la marche, un communiqué dans lequel il
a appelé ses militants et toutes ses structures à soutenir les
«marcheurs», leur a offert le petit-déjeuner hier. Des
représentants du MDS et du FFS étaient présents aussi quand la
marche s’est ébranlée. A travers son représentant de Béjaïa, la
Ligue algérienne des droits de l’homme se dit solidaire avec le
mouvement des enseignants. A cela il faut ajouter la réquisition
des établissements scolaires et l’apport de plusieurs Apc. Par
ailleurs, la police, qui avait réprimé plusieurs actions des
enseignants contractuels à Alger, assure, selon un protestataire,
la fluidité de la circulation, sachant que les «marcheurs» occupent
une voie de la RN26.